Le Projet

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Le Requiem de Mozart
sous forme théâtrale.

C’est certainement le Requiem de Mozart qui a donné naissance aux légendes et aux controverses les plus folles. Le mystère dont voulait s’entourer le commanditaire, le fait que Mozart mourut sans terminer son œuvre et que sa veuve, dans l’impossibilité de rembourser l’avance qui avait été faite à son mari, s’efforça de minimiser la part étrangère du manuscrit qu’elle livra, tout devait concourir à ce que cette œuvre devienne la proie de fantasmes romantiques de l’époque qu’ont encore grandis deux siècles de légende.


Mozart n’a pas composé son Requiem comme un oratorio où tous les morceaux doivent être enchaînés. Il prévoyait de les intégrer dans une cérémonie où certaines pièces seraient nécessairement séparées de la suivante par des interventions de plein chant, des lectures ou des actions liturgiques.

Nous allons donc créer huit interventions théâtrales à placer dans les 15 séquences musicales.

Mozart reste devant la liturgie de la mort, comme dans l’urgence de la vie : tendre, grave, parfois impatient, serein et furieux de vivre. Le Requiem est une invitation au voyage : un voyage au fond de soi.

J’aimerais retrouver le rythme et l’ambiance d’une cérémonie « pro defunctis » tels que Mozart les prévoyait en composant. Nous entendrons donc l’intégralité de la musique composée par Mozart entrecoupée de rumeurs qui éclairent son œuvre. Enfin, les musiciens et chanteurs marqueront un temps d’arrêt dans le « Lacrimosa », à la huitième mesure, à l’endroit même où Mozart, selon ce qui nous est rapporté, s’arrêta de composer et mourut. Puis la musique se poursuivra.


Face au mystère de la mort, que répondre si ce n’est qu’il faut célébrer la vie.

Je propose une mise en scène aux décors dépouillés sur un plancher en bois, dans un décor en bois, le tout éclairé aux chandelles créant à la fois une ambiance somptueuse et pesante. Les temps forts seront soulignés par des jeux d’ombres sur les côtés et en fond de scène.

Gérard Demierre